- Mis à jour le 15/04/2025
- Actualités du ministère
- Publié le 10/04/2025

Pendant près de deux ans, Mathieu Sapin, auteur et dessinateur de bandes dessinées a intégré plusieurs services du ministère de l’Intérieur et découvert la réalité du terrain. Une bande dessinée est née de cette immersion. À la fois reportage, témoignage et création artistique, « À l’Intérieur » est une invitation à parcourir « le plus secret des ministères » sur un ton léger mais toujours avec exactitude.
Les prémices
Tout commence au début de l’année 2023, en pleine période de contestation de la réforme des retraites. Camille Chaize, ajointe au délégué à l’Information et à la Communication, propose à Mathieu Sapin une immersion au sein de différentes unités pour retranscrire en toute transparence la réalité des missions et des métiers. Des conditions ? Aucune. Pas de relecture de la part des instances du ministère avant la parution de l’ouvrage : l’auteur aura carte blanche.
Mathieu Sapin n’en est pas à son coup d’essai. En 2012, il a notamment suivi les pas du candidat François Hollande à la présidence de la République puis arpenté les couloirs de l’Elysée de 2013 à 2015.
« Je m’intéresse à des milieux que je ne connais pas et je vais essayer de transmettre au grand public l’enthousiasme qui m’anime. »
Après un soupçon d’hésitation, rendez-vous est pris. De mars 2023 à juin 2024, Mathieu Sapin va réaliser 34 immersions armé d’un carnet et d’un crayon, d’un dictaphone et d’un appareil photo miniature.

Un dessinateur pas tout à fait "tout terrain"
Dans « À l’Intérieur : Police, Gendarmerie, Opérations spéciales… cinq saisons au cœur du plus secret des ministères », Mathieu Sapin se met en scène, comme il l’a fait dans ses précédents ouvrages. À la fois auteur et protagoniste, son personnage devient un guide pour le lecteur, lui permet de s’identifier et d’accéder avec lui aux coulisses des différents services.
Dès les premières pages, le ton est donné. Au sein d’une unité de police en charge du maintien de l’ordre, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Paris, l’auteur – et le lecteur – est immergé dans la réalité des missions d’une compagnie d’intervention. Briefing du commissaire, préparation de l’unité, échanges entre gardiens de la paix, propulsion de gaz lacrymogènes, riposte : le lecteur découvre ici la situation telle qu’elle est vécue par les forces de sécurité intérieure sous un angle relativement peu abordé par les médias.
« Ah », « Ok », « Bon », « Oui, oui », « Hein ?! » Autant d’interjections qui témoignent des émotions ressenties par l’auteur : la peur, la perplexité, l’impression de ne pas être à sa place ou de ne pas “pouvoir suivre”… L’auteur a fidèlement retranscrit les propos des différents personnages. Pour ce faire, tout au long de cette « aventure », il s’est appuyé sur des notes, des enregistrements, des citations.
Les agents considèrent leurs missions comme familières, presque banales. C’est pourtant un quotidien véritablement hors du commun qui apparaît au lecteur à travers le regard de l’auteur-dessinateur.
« J’essaie de respecter l’équilibre entre information, émotion et humour mais je ne vais jamais inventer les choses. L’humour vient du décalage entre ma vision un peu candide et la réalité. »
Des carnets de croquis pour une profusion de sujets
Sur le terrain, un (petit) carnet de croquis, des stylos et une petite caméra sont les outils essentiels qui permettent ensuite à Mathieu Sapin de poursuivre son travail.
Immersion place Beauvau, au centre de veille de la Cellule interministérielle de crise à Paris, dans les locaux de la Police judiciaire, au service central de renseignement criminel de la Gendarmerie à Pontoise, en sous-préfecture à Calais, à Mayotte, en haute montagne… les différents points de chute de notre reporter-protagoniste sont autant d’opportunités d’évoquer l’évolution du banditisme, la lutte contre le terrorisme, les enjeux de la déforestation en Outre-mer mais aussi les différents métiers du ministère de l’Intérieur, le rôle du préfet, le jargon spécifique aux différentes unités...
« Il y avait beaucoup de sujets. Je n’ai pas pu tout traiter. Cette profusion est à l’image de tout ce que couvre le ministère de l’Intérieur. […] Je suis content dans ce livre de montrer un visage humain. »