- Communiqués de presse
- Publié le 05/02/2022
- Mis à jour le 12/12/2024

L’État, depuis la loi de 1905, ne reconnaît aucun culte mais il n’en ignore aucun. La non-reconnaissance des cultes ne signifie pas que l’État cesse d’entretenir des relations avec les institutions religieuses, seulement que le pouvoir politique est autonome et que les cultes sont libres de s’organiser.
Le ministère de l’Intérieur est en charge des cultes, il assure ainsi les relations avec les autorités représentatives des religions présentes en France. À ce titre, les services du ministère de l’Intérieur, en administrations centrales et déconcentrées, entretiennent un dialogue régulier avec les représentants des différents cultes.
Afin de renouveler les modalités du dialogue entre le culte musulman et l’État, des instances de dialogue nationales ont été organisées en 2016 et 2017, et des Assises territoriales de l’islam de France (ATIF) se sont tenues en 2018, 2019 et 2021, autour des préfets. Ces initiatives ont permis de faire émerger des acteurs et des associations représentatives du culte musulman, désireux d’engager le dialogue avec les pouvoirs publics.
Lors de la troisième édition des ATIF, plus de 260 réunions ont ainsi été organisées sur l’ensemble du territoire (groupes de travail compris) rassemblant près de 2 500 participants de tous horizons (cadres religieux, responsables associatifs, aumôniers, acteurs de la société civile, universitaires, élus, etc.).
Lors de ces assises, outre les sujets d’intérêt local comme l’organisation des fêtes religieuses, la structuration départementale du culte musulman est apparue comme une volonté largement partagée. Des sujets d’intérêt national ont également été abordés comme le recrutement et la formation des imams, leur statut au regard du droit du travail ; la gouvernance et le financement des lieux de culte, ou la lutte contre les actes antimusulmans.
Face à ces attentes et à la nécessité de renouveler les modalités du dialogue entre l’État et le culte musulman, le ministre de l’Intérieur a décidé de lancer le FORIF, un format de dialogue souple avec le culte musulman, qui allie une approche thématique et pragmatique avec un ancrage territorial fondé sur le dialogue conduit localement et sur le long terme par les préfets, en particulier dans le cadre annuel des ATIF.
Qu’est-ce que le FORIF ?
Ce forum constitue un espace de dialogue qui s’appuie, au niveau national, sur les mêmes principes qui ont fait le succès du dialogue local : la réunion d’acteurs de terrain, qui se distinguent par leurs compétences, leur force de proposition et leur capacité de dialogue avec d’autres acteurs au niveau local.
Les participants au FORIF sont imams, aumôniers, responsables associatifs, élus locaux, acteurs de la société civile et la diversité de leurs fonctions et de leurs origines constitue la richesse du FORIF.
Leur participation active traduit la réussite de ce format de dialogue inédit avec l’Etat, réunissant des acteurs locaux du culte et de la société civile. Le FORIF permet de discuter et de débattre des grands sujets de préoccupation du culte musulman, afin de faire émerger et de bâtir des solutions aux problèmes identifiés.
La 1ère session du FORIF (2022-2023)
Entre 2022 et 2023, les participants au FORIF se sont fortement mobilisés pour contribuer au débat public et élaborer des solutions concrètes pour répondre aux préoccupations des musulmans en France.
Organisés en groupes de travail, ils ont travaillé à identifier des solutions concrètes sur 4 thèmes prioritaires identifiés lors des 3e ATIF :
- L’organisation et le fonctionnement des aumôneries ;
- La sécurité des lieux de culte et la lutte contre les actes antimusulmans ;
- Le droit et la gestion des associations du culte musulman ;
- La professionnalisation et le recrutement des imams.
A travers la tenue de plus de 80 réunions des groupes de travail, la 1ère session du FORIF a permis d’aboutir à des résultats concrets :
- Aider les associations du culte musulman dans la mise en œuvre de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République
→ Par la production d’un guide à l’usage des associations gestionnaires de lieux de culte
- Evaluer les difficultés d’accès aux comptes bancaires pour les associations gestionnaires de lieux de culte qui ne parvenaient pas à ouvrir à compte bancaire ou voyaient leur compte résilié.
⇢ Par la réalisation d’une enquête nationale auprès de 118 associations du territoire sur leurs difficultés bancaires
- Renforcer la sécurité des lieux de culte
⇢ Par la production d’un guide relatif à la sécurité des lieux de culte à destination des gestionnaires
- Aider les victimes d’actes antimusulmans dans leurs démarches
⇢ Par la production d’un guide relatif à la lutte contre les actes antimusulmans
→ Par la création d’une association visant à accompagner les victimes d’actes antimusulmans – l’association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM)
- Rénover l’aumônerie musulmane
⇢ Par le lancement de l’activité du Conseil national de l’aumônerie musulmane (CNAM)
L’ensemble de ces résultats ont été présentés au chef de l’Etat à l’occasion de la clôture de la première session nationale du FORIF, à l’Elysée qui en a salué la grande qualité.
En outre, l’ensemble de ces travaux ont été transmis aux acteurs locaux du culte musulman afin qu’ils puissent en débattre dans le cadre des 4e assises territoriales de l’islam de France qui se sont tenues au printemps et à l’été 2023.
Les 4e Assises territoriales de l’islam de France (printemps – été 2023)
Les 4e Assises territoriales de l’islam de France – les premières depuis le lancement du FORIF - ont été organisées par les préfets entre mars et juillet 2023. Elles se sont traduites par l’organisation, partout en France, d’environ 200 réunions auxquelles près de 1 700 personnes ont participé sur l’ensemble du territoire. Conformément aux principes qui sous-tendent les ATIF comme le FORIF, ces 4e assises ont rassemblé des femmes et des hommes d’horizons très divers : imams, aumôniers, gestionnaires de lieux de culte, habitants de quartiers de la politique de la ville, élus locaux, citoyens engagés à divers titres dans la société civile.
Destinataires de l’ensemble des travaux du FORIF (guides pratiques, études et synthèse des débats), les participants aux ATIF ont très largement salué le travail réalisé par le FORIF et la qualité des productions.
Les participants ont notamment échangé sur les enjeux de professionnalisation et de recrutement des imams ainsi que sur la sécurité des lieux de culte et la lutte contre les actes antimusulmans.
En outre, les modalités d’application de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République ont donné lieu à de nombreux échanges avec les services des préfectures, ces dernières ayant répondu aux interrogations portées notamment par les associations gestionnaires de lieux de culte.
Au-delà, ces 4e ATIF ont permis de faire émerger des sujets de préoccupation qui n’avaient pas encore été traités par le FORIF et notamment : l’accès aux assurances pour les associations exerçant le culte ou encore les questions funéraires au regard notamment des difficultés de places dans les carrés confessionnels.
- Présentation du métier d'aumônier hospitalier musulman
- Présentation de l'aumônerie militaire
- Présentation de l'aumônerie pénitentiaire musulmane
- Présentation du métier d'aumônier musulman
- Autorité de nomination et de contrôle des aumôniers musulmans
- Guide pratique juridique : lutte contre les actes anti-musulmans
- Guide pratique : sécurisation des lieux de cultes
- Guide pratique : loi CRPR
- Etude inclusion bancaire des associations du cultes musulman
- Groupe de travail organisation et gestion des aumôneries
- Groupe de travail professionnalisation et recrutement des imams
- Groupe de travail sécurité des lieux de culte et lutte contre les actes anti-musulmans
- Groupe de travail droit et gestion des associations exerçant le culte musulman
- Proposition du groupe de travail professionnalisation et recrutement des imams