
Les Jeux Olympiques, un événement hors norme : 10 500 athlètes venus de 206 nations, 40 sites de compétition à protéger simultanément, dont la moitié en Ile-de-France et 7 dans Paris intramuros, 6 000 journalistes du monde entier, une dizaine de millions de spectateurs, et 4 milliards de téléspectateurs, sans compter les 22 villes qui accueilleront des épreuves, jusqu'en Polynésie française…
Pour que la fête soit belle, la sécurisation de l’événement devra être optimale. Une règle prévaudra pour tous les Jeux : il n'y aura qu'un seul pilote des opérations, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer qui a l’entière responsabilité de la coordination et de la stratégie nationale sur la sécurité.
J-150
Rompu à la sécurisation des grands évènements internationaux, d’ordre sportif ou non, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer a d’ores et déjà anticipé son organisation pour ce rendez-vous phare.
Les forces de sécurité intérieure seront en première ligne pour assurer la sécurité de l’événement, des spectateurs et des athlètes. La mobilisation prévue est évaluée en moyenne à plus de 30 000 policiers et gendarmes par jour sur un mois complet. Les élèves des écoles de police et de gendarmerie - 7 000 effectifs -, et les réservistes – 8 500 effectifs – seront mobilisés en renfort.
Décision a été prise de suspendre, le temps des Jeux, la distinction entre zones de police et de gendarmerie. Cela permettra une organisation avant tout basée sur les missions.
Des militaires des forces armées, des agents de sécurité privée et les polices municipales compléteront le dispositif global de sécurité.
Une gouvernance et une structure de commandement
Une gouvernance dédiée a été mise en place. Celle-ci est articulée autour de la Coordination nationale pour la sécurité des Jeux olympiques et paralympiques 2024 et des grands événements sportifs internationaux (CNSJ). Elle assure la coordination des différents services du ministère, représente le pôle sécurité auprès du délégué interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques (DIJOP) et participe au comité de pilotage entre les organisateurs et l’État.
Un centre national de commandement stratégique (CNCS) sera créé spécifiquement pour les Jeux Olympiques et Paralympiques et la coupe du monde de rugby 2023. Cette structure temporaire sera activée entre septembre et octobre 2023 (coupe du monde de rugby) puis entre mai et septembre 2024 (relais de la flamme, Jeux Olympiques et Paralympiques). Sous la conduite du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, le CNCS aura entre autres missions, d’analyser, de synthétiser et de transmettre les informations reçues sur le déroulement des Jeux en terme de sécurité. Il pourra également assurer l’information des spectateurs de l’évènement, des membres de la famille olympique et plus généralement de la population dans tous les domaines pouvant avoir une incidence sur la sécurité de l’évènement.
Le ministère s’est également doté d'un Centre de renseignement olympique (CRO), un échelon de synthèse chargé d’intégrer les informations recueillies par les services composant la communauté française du renseignement.
L'appui des technologies de sécurité
Un investissement de près de 50 millions d'euros a été prévu pour le déploiement de caméras de vidéo protection, dont 400 nouvelles caméras dans la capitale et au moins 500 dans les communes limitrophes.
Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer est également impliqué dans la lutte anti drones, placée sous l'autorité du ministre des Armées et du gouverneur militaire de Paris. Une loi spécifique à l’événement, la loi du 26 mars 2023 relative à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, a été votée par le Parlement et promulguée le 28 mars 2023. Celle-ci vise à renforcer la sécurisation des Jeux et protéger la population, en permettant de détecter plus rapidement et plus facilement les risques graves, par un traitement des images par algorithme aux conditions d’emploi strictement encadrées et à usage expérimental. Il s’agit de fluidifier le contrôle à l’entrée des sites de compétition et de célébration mais aussi de mieux coordonner les équipes mobilisées pour la sécurité dans les transports.
Plans zéro délinquance établis par les préfets
Les préfets mettent en place des plans "zéro délinquance" sur les lieux d'accueil des Jeux. Dans chaque département concerné, ces plans se traduisent par des opérations anti-délinquance ciblées. 5 500 opérations, dont 3 500 en Ile-de-France sont prévues. L’objectif est de lutter contre la délinquance générale, par exemple les vols d'appropriation mais aussi les trafics, les commerces illicites, ou encore le non-respect des mesures d'hygiène et sanitaires. Ces plans prévoient des opérations quotidiennes jusqu'à la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques.
En parallèle, des opérations de visibilité quotidiennes et hebdomadaires sont organisées dans les transports en commun qui desservent les sites olympiques, avec une priorité donnée aux gares et aux lignes de transport concernées.
Mobilisés pour une cérémonie d'ouverture historique
Pour la première fois de l’histoire des Jeux Olympiques, la cérémonie d’ouverture ne se tiendra pas dans un stade fermé mais le long des berges de la Seine, entre les ponts d’Austerlitz et d’Iéna. Selon les projections, 100 000 spectateurs sont attendus sur les quais bas et 400 000 sur les quais hauts.
À événement exceptionnel, mobilisation sans équivalent à ce jour : 45 000 policiers et gendarmes seront présents sur tout le parcours de la cérémonie, soit 3 750 représentants des forces de sécurité intérieure par kilomètre et près de 4 tous les cent mètres !
Cette cérémonie conclura le parcours de plus de 12 000 km de la flamme olympique. Partie d’Athènes en Grèce, elle débarquera du voilier le Belem, le 8 mai 2024 à Marseille pour traverser ensuite villes et départements, d’Outre-mer et de Navarre, durant 68 jours. Ce parcours nécessite l’élaboration par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, d’un schéma général national de sécurité. Ce dernier s’articulera autour d’une bulle de sécurité itinérante entourant les relayeurs d’une part et des dispositifs territoriaux déployés pour le jalonnement des itinéraires et dans les villes étapes d’autre part.