Le patrimoine architectural

Au sein de l’État, le patrimoine immobilier du ministère de l’Intérieur est l’un des plus importants. En effet, il comprend des sites à Paris, en Île-de-France et dans les collectivités territoriales. Le ministère est aussi l’un des premiers constructeurs civils. Vous souhaitez en savoir plus sur un patrimoine qui allie héritage historique et modernité ? C’est ici.

Au sein de l’État, le patrimoine immobilier du ministère de l’Intérieur est l’un des plus importants. En effet, il comprend des sites à Paris, en Île-de-France et dans les collectivités territoriales. Le ministère est aussi l’un des premiers constructeurs civils. Vous souhaitez en savoir plus sur un patrimoine qui allie héritage historique et modernité ? C’est ici.

Histoire de l'hôtel Beauvau

De même que l’Élysée est synonyme de présidence de la République, le terme "place Beauvau" fait spontanément penser au ministère de l'Intérieur. Pourtant, l'hôtel Beauvau n'est le siège du ministère que depuis 1861.

En 1729, Pierre Camus, procureur au Parlement, fait l’acquisition d’un grand terrain à proximité de l'hôtel d'Evreux, aujourd'hui Palais de l’Élysée. Après sa mort, son fils Armand Gaston Camus (1740-1804), également avocat au Parlement de Paris, consent un bail à vie à Charles-Juste de Beauvau-Craon (1720-1793). Il s’engage à faire construire un grand hôtel particulier sur le domaine. Selon toute probabilité, il fait appel à Nicolas Le Camus de Mézières, architecte de la Halle au blé. En 1770, le gros œuvre est achevé. Un péristyle dorique flanqué de deux pavillons d'entrée en arcades ouvre sur le corps de logis principal qui comprend un rez-de-chaussée et deux étages carrés avec combles au-dessus.

Un salon littéraire à l’hôtel Beauvau

Le maréchal Charles-Just de Beauvau avait commandé la construction de l’hôtel particulier par amour pour sa seconde épouse, Marie-Charlotte de Rohan-Chabot. Né à Lunéville en 1720, ce militaire aristocrate s’illustre sur les champs de bataille avant de devenir gouverneur du Languedoc. Élu à l'Académie française en 1771 bien qu'il n'ait quasiment rien écrit, il s'entoure d'un cercle de littérateurs : Jean Devaines, ami de Turgot, l’écrivain Jean-François Marmontel, proche de Necker et de Voltaire, le poète Saint Lambert, accompagné de la comtesse d'Houdetot, ancienne égérie de Jean-Jacques Rousseau… Le salon littéraire de l’hôtel Beauvau est né. Il sera longtemps animé par le chevalier de Boufflers, neveu du maréchal.

Partisan des réformes, Charles-Just de Beauvau n’est pas inquiété par les révolutionnaires malgré la chute de la royauté. Sa mort en 1793 laisse une veuve inconsolable qui quitte l'hôtel et en résilie le bail en février 1795.

Un temps occupé par les autorités municipales, l'hôtel Beauvau est racheté par les époux Besse en 1795, puis, en 1807, par le général Pierre Dupont de l'Etang, futur ministre de la guerre de Louis XVIII. En 1856, sa veuve revend ensuite la demeure au banquier César-Ernest André. Ce dernier la fait luxueusement restaurer par l'architecte Jean-Baptiste Pigny et acquiert un terrain attenant au jardin de l'hôtel.

En 1859, César-Ernest André cède sa propriété à l’État. Elle représente alors un ensemble de 6 962 m2, dont les entrées se situent place Beauvau, 7 rue des Saussaies et 41, rue Ville l'Evêque. Créé par Napoléon III pour son cousin Jérôme, l'éphémère ministère de l'Algérie s’installe à l’hôtel Beauvau. Mais le gouvernement général de l'Algérie est rétabli, à Alger même, en novembre 1860. En février 1861, l'immeuble est affecté au ministère de l'Intérieur. Le cœur du dispositif administratif se rapproche ainsi de la tête de l’État, l’Élysée. 

Le domaine immobilier du ministère de l'Intérieur

Au sein de l’État, le ministère de l’Intérieur est l’un des premiers occupants d’immeubles domaniaux et l’un des premiers constructeurs civils. Pour l’administration centrale, son domaine immobilier concerne une quinzaine de sites à Paris et dans les départements d’Île-de-France : au total 275 000 mètres carrés. Hors de la région parisienne, la Police nationale occupe 2 800 implantations (hôtels de police, commissariats, cantonnements et casernements de CRS, écoles, centres de formation, laboratoires de police scientifique). Cela représente 3 millions de mètres carrés au total.

La Gendarmerie nationale compte 694 casernes domaniales, 3 229 casernes locatives et 167 ensembles immobiliers locatifs, auxquels s’ajoutent 9 223 prises à bail individuelles. Le parc domanial de la Gendarmerie occupe ainsi 5,6 millions de mètres carrés.

Pour l’administration territoriale (préfectures et sous-préfectures), le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer dispose de plus de 900 implantations, au total 1,8 million de mètres carrés. Une préfecture sur quatre occupe, en tout ou partie, des locaux inscrits au titre des monuments historiques, donc classés.

Depuis la loi du 11 octobre 1985, ces bâtiments sont entretenus et réhabilités par l’État. Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer poursuit également un programme de constructions neuves marqué par la volonté d’affirmer la symbolique de l’État. Ces bâtiments sont affectés au service du public.

Allier l’historique au contemporain, concilier les exigences de sauvegarde des monuments classés et les contraintes liées à l’exercice des missions : autant de défis que le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer relève au quotidien pour transmettre un patrimoine qui conserve les richesses du passé tout en incarnant la modernité.

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