- Communiqués de presse
- Publié le 01/07/2025

Pour la deuxième année consécutive, le ministère de l’Intérieur publie son rapport sur la cybercriminalité, rédigé par le Centre d’analyse et de regroupement des Cybermenaces (CECyber) du Commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI). Ce rapport présente les chiffres clés de l’année 2024, les tendances majeures et les évolutions.
Ainsi, en 2024, 348 000 atteintes numériques ont été enregistrées, soit une augmentation de + 74 % enregistrée en 5 ans : 65 % des attaques visent les biens, 29,7 % les personnes, 4,9 % les institutions et l’ordre public. Enfin, 0,4 % des atteintes sont spécifiques aux législations et réglementations numériques.
Les données présentées dans ce rapport proviennent du Service statistique ministériel de la sécurité Intérieure (SSMSI), complétées par d’autres sources institutionnelles : la section J3 du parquet de Paris, l’Office Anti-Cybercriminalité (OFAC) de la Police nationale, l’Unité Nationale Cyber de la Gendarmerie nationale (UNCyber).
Le principal constat est qu’en 2024, les attaques ont continué à évoluer, devenant plus nombreuses, plus ciblées et davantage difficiles à détecter notamment avec l’usage de l’intelligence artificielle ou des crypto-actifs. En effet, de nombreuses infractions sont commises par le biais de l’utilisation de nouvelles technologies, détournées par les cybercriminels pour perfectionner leurs cyber-attaques. La criminalité numérique n’a cessé d’évoluer dans son organisation.
Les services spécialisés constatent aujourd’hui une « industrialisation de la cybercriminalité » : sur le même principe qu’un marché économique légal, une répartition, une automatisation et une rationalisation des tâches entre les acteurs de la cybercriminalité se mettent en place. Ainsi, certains groupes ou individus se sont spécialisés dans le développement d’outils malveillants, tandis que d’autres préfèrent se concentrer sur la vente d’accès initiaux ou de bases de données. Pour autant, tous ces acteurs malveillants sont interconnectés entre eux, principalement pour des motifs opportunistes. Ils sont en mesure de sous-traiter certaines tâches ou de mettre à disposition des compétences, au profit d’autres acteurs, en échange d’une rémunération.
Pour lutter contre ces phénomènes, plus de 15 000 policiers et gendarmes spécialisés veillent chaque jour le cyberespace. Pour coordonner et renforcer son action, le ministère de l’Intérieur s’est doté, en 2023, du Commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI), une arme opérationnelle adaptée aux défis sécuritaires du numérique. En son sein s’est créé le Centre national de formation cyber du ministère de l’Intérieur (CNFCYBER-MI).
Le rapport annuel met en lumière des résultats d’enquêtes majeures. Parmi elles, l’opération ENDGAME, lancée en mai 2024, visait à démanteler plusieurs réseaux de botnets utilisés pour propager des logiciels malveillants à grande échelle. Plusieurs ont ainsi été mis hors service. Impliquées dans des campagnes de cybercriminalité affectant des millions de systèmes à travers le monde, ces infrastructures servaient notamment à déployer des rançongiciels et à exfiltrer des données sensibles.
Ces cyberattaques ont eu des répercussions directes sur des secteurs critiques, notamment des établissements de santé. Coordonnée à l’échelle européenne par Europol et Eurojust, et par l’OFAC à l’échelle française, cette enquête faisait l’objet d’une co-saisine, par la section de lutte contre la cybercriminalité (J3), de l’OFAC, de la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) et de l’unité nationale Cyber de la Gendarmerie nationale (UNCyber). Elle a permis la neutralisation de plus de 100 serveurs, le gel de 99 portefeuilles de crypto-actifs criminels contenant plus de 70 millions d’euros et l’interpellation de 4 mis en cause, dont 3 par les autorités françaises.
« Cette réponse, nous allons la renforcer encore davantage dans les années à venir, en continuant à investir le champ des possibles que nous offrent les nouvelles technologies. Car avoir un coup d’avance, c’est le meilleur moyen de ne pas avoir une guerre de retard face aux criminels. Et leur rappeler que nulle part, l’impunité ne saurait prospérer. »

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