Légère progression des infractions anti-LGBT+ enregistrées par les services de sécurité en 2024

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  • Publié le 15/05/2025
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Le SSMSI publie en cette veille de journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie son bilan annuel sur les infractions anti-LGBT+ enregistrées par la police et la gendarmerie nationales en 2024.

Ces infractions anti-LGBT+ (4 800 au total en France) progressent de 5 % après une hausse plus marquée sur la période 2016-2023 (+ 15 % en moyenne annuelle). Les crimes et délits anti-LGBT+  (2/3 des infractions) augmentent de 7 % en 2024, en ralentissement toutefois par rapport à 2023 (+ 14 %). Quant aux contraventions anti-LGBT+, elles sont quasiment stables (+ 1 % contre +11 % en 2023). 

Les infractions anti-LGBT+ se produisent principalement dans les communes de plus de 200 000 habitants, notamment à Paris. 

Les victimes de crimes et délits anti-LGBT+ sont majoritairement des hommes (plus de 70 % en 2024) et près de la moitié ont moins de 30 ans. Les mis en cause sont aussi principalement des hommes (83 %) et des jeunes (53 % ont moins de 30 ans).

Le recours au dépôt de plainte reste toutefois extrêmement faible parmi les victimes  d’actes anti-LGBT+, selon l’enquête Vécu et ressenti en matière de sécurité (environ 4 %).

En 2024, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 4 800 infractions anti-LGBT+ sur l’ensemble du territoire français : 3 100 crimes ou délits et 1 800 contraventions.

Depuis 2016, les crimes et délits anti-LGBT+ ont connu une progression moyenne annuelle de 14 %, tandis que les contraventions anti-LGBT+ ont augmenté en moyenne de 11 % par an, poursuivant la tendance à la hausse continue observée depuis 2016.

Un tiers de ces infractions anti-LGBT+ enregistrées sont des injures ou diffamations. Les violences physiques et les menaces représentent respectivement près de 20 % des crimes ou délits enregistrés. L'agglomération parisienne et les autres unités urbaines de plus de 200 000 habitants concentrent 55 % des actes anti-LGBT+. Enfin, 9 % des infractions sont en lien avec le numérique.

72 % des victimes de crimes ou délits anti-LGBT+ enregistrés sont des hommes et près de 48 % ont moins de 30 ans. 
Par ailleurs, les mis en cause pour crimes ou délits anti-LGBT+ sont principalement des hommes (83 %) et plus de la moitié (53 %) ont moins de 30 ans.

Selon l’enquête de victimation Vécu et ressenti en matière de sécurité du SSMSI, le recours au dépôt de plainte reste toutefois extrêmement faible parmi les victimes  d’actes anti-LGBT+ ( environ 4 %). Les personnes LGBT+ (homosexuelles, bisexuelles ou autres) sont, toutes atteintes aux personnes confondues, entre 1,8 et 11 fois plus victimes que les hétérosexuels, que ces infractions soient connues ou non des services de sécurité. 

Cette plus forte victimation des minorités sexuelles reflète des particularités de la population concernée. Les personnes se déclarant appartenir à une minorité sexuelle sont en effet plus jeunes et vivent plus souvent dans des grandes villes.

Enfin en matière de discrimination et de violences discriminatoires, 5 % des personnes ayant déclaré une discrimination en 2022, et 8 % de celles ayant subi des violences à caractère discriminatoire, estiment que ces actes étaient motivés par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.

Cette publication est accompagnée de données complémentaires notamment les données départementales.

Retrouvez la publication ici
Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI)
Interstats Info Rapide 53, paru le 15 mai 2025

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