Un jumelage de sous-préfectures : Bellac et Rochechouart
Deux arrondissements de la Haute-Vienne, Bellac et Rochechouart, sont désormais placés sous l'autorité d'un unique sous-préfet.
La sous-préfecture de Rochechouart s'est installée dans de nouveaux locaux.
Le ministre de l'Intérieur, qui avait en son temps affirmé son
attachement au maintien du réseau de sous-préfectures, qui assure la première présence de proximité de l'État sur le territoire,
avait néanmoins évoqué de possibles ajustements et des adaptations "qui pourraient prendre des formes et des modalités diverses". La Haute-Vienne a souhaité s'investir dans cette voie, tout en tenant compte du contexte de réorganisation administrative lié à la révision générale des politiques publiques (RGPP) et à la directive nationale d'orientation des préfectures (DNO).
Aussi l'opération de jumelage des sous-préfectures de Bellac et de Rochechouart apparaît-elle comme une réponse adaptée à la situation locale. Depuis décembre dernier, Michel Laborie est devenu le sous-préfet des deux arrondissements. Le précédent sous-préfet de Rochechouart, Jean-Pierre Hamon, avait ouvert la voie en assurant l'intérim de la sous-préfecture de Bellac.
Cette solution du jumelage répondait à plusieurs impératifs. Il fallait mettre un terme aux situations d'intérim souvent prolongées, insatisfaisantes en termes de cohérence et d'efficacité. Il fallait en même temps prendre en compte le fait que ces deux arrondissements cumulent 93 communes et 75 000 habitants, soit l'équivalent de la densité moyenne d'un arrondissement français. Il convenait aussi de considérer la distance – près d'une heure de route – séparant les deux chefs-lieux. Bellac et Rochechouart ne sont pas seulement éloignées en distance, elles ont chacune une identité culturelle forte, liée aux origines et à l'histoire de ces deux territoires délimités par la frontière des pays d'oc et des pays d'oïl. Ainsi, la population comme les élus n'auraient guère apprécié une fusion pure et simple avec disparition de l'une des deux sous-préfectures. À charge donc pour le sous-préfet Laborie de convaincre, rassurer et faire valider ses propositions tout au long du processus de préparation du jumelage.
Concomitamment, une réflexion a été engagée pour rapprocher l'organisation des deux sous-préfectures.
Celle-ci a conduit notamment à centraliser le contrôle de légalité à la préfecture et à confier le traitement des opérations concernant les armes et le contrôle de légalité de la commande publique à la sous-préfecture de Bellac. À la sous-préfecture de Rochechouart, une importance particulière a été accordée au suivi de l'intercommunalité, qui, sous des formes variées (pays, parc naturel régional…), génère actions et projets en nombre important. Les deux équipes se rencontrent même une fois par mois.
Selon le sous-préfet Michel Laborie,
les deux sous-préfectures de Bellac et de Rochechouart sont ainsi parfaitement adaptées au traitement des problématiques modernes de l'administration territoriale que sont la sécurité, le développement et l'économie, et en même temps je suis en mesure de me consacrer à l'essentiel de ma mission, qui est d'apporter écoute et soutien aux élus en équilibrant mes déplacements sur les deux territoires.
Cette nouvelle organisation a fait l'objet d'un accueil favorable du public et des élus car elle ne diminue en rien la présence de l'État dans les arrondissements. Les deux secrétaires généraux en charge de la supervision des politiques publiques constituent d'autre part un relais efficace du sous-préfet auprès des maires.
Finalement, le jumelage apparaît comme une solution et un outil moderne d'administration du territoire qui peut concilier les aspirations géographiques des agents, la rationalisation de la présence de l'État et les attentes territoriales des élus.
