Sous-préfecture de Bayeux : les premiers pas du Général sur le sol français

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  • Publié le 06/08/2020
  • Mis à jour le 29/11/2023
Sous-préfecture de Bayeux

Si Bayeux figure en bonne place dans le grand livre de la libération du territoire national, ce n’est pas en raison des combats sanglants et épiques qui ont marqué la Normandie en juin et juillet 1944. Le 7 juin au matin, les forces britanniques étaient en effet entrées dans cette cité du Calvados sans grande résistance. En revanche, la visite du général de Gaulle, le 14 juin, sera capitale pour le redressement national.

Cette visite était fondamentale pour le chef de la France libre. Après de longues et difficiles démarches auprès des alliés, et notamment auprès du président Roosevelt qui se méfiait de lui, Charles de Gaulle pose enfin le pied sur le territoire métropolitain pour la première fois depuis quatre ans. Ce 14 juin, il entend bien profiter de cette visite pour à la fois tester sa popularité et affirmer l’autorité du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF) sur les territoires libérés, surtout aux yeux de ses alliés britanniques et américains. Après s’être rendu au château de Creullet pour y rencontrer Montgomery, de Gaulle rejoint Bayeux dans l’après-midi. Accompagné de ses fidèles collaborateurs, il remonte la rue principale, direction la sous-préfecture. Informée de sa venue par la Résistance, la population est venue nombreuse afin de voir pour la première fois celui qui les exhorte depuis quatre ans à poursuivre le combat. « À la vue du général de Gaulle, une espèce de stupeur saisit les habitants, qui ensuite éclatent en vivats ou bien fondent en larmes. Les enfants m’entourent. Les femmes sourient et sanglotent. Les hommes me tendent les mains. Nous allons ainsi, tous ensemble, bouleversés et fraternels, sentant la joie, la fierté, l’espérance nationales remonter du fond des abîmes », confiait-il lyrique dans ses Mémoires de Guerre.

Le Général rejoint ensuite la sous-préfecture où lui sont présentées les personnalités locales. Le sous-préfet Pierre Rochat, nommé par Vichy, avait certes pris soin d’enlever la photo de Pétain posée sur son bureau, mais avait oublié de retirer le portrait du vieux maréchal accroché au mur du grand salon. Les témoins racontent que Claude Hettier de Boislambert, l’un des fidèles compagnons du général, l’arracha énergiquement emportant clous et plâtre.

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