Les services en faveur de la diversité (deuxième partie)

Les services en faveur de la diversité

Les préfectures ne sont pas les seules à avoir lancé des initiatives pour favoriser l’égalité des chances (voir article joint). Certains services de gendarmerie et de police ont initié localement des démarches en faveur de populations qui ne bénéficient pas de moyens leur permettant de se réaliser professionnellement.


L’implication de la Gendarmerie et de la Police nationales en faveur de la diversité et de l’égalité des chances ne date pas d’hier. Dès la fin des années 1990, de nombreux jeunes se sont vu offrir une chance d’intégrer plus facilement les rangs de ces deux institutions, grâce notamment à la création des postes d’adjoints de sécurité (ADS), de cadets de la République et de gendarmes adjoints volontaires ou des classes préparatoires intégrées à l’École nationale supérieure de police, à l’École nationale supérieure des officiers de police et à l’École des officiers de la Gendarmerie nationale.

Concernant ces dispositifs, il est à noter qu’une convention a été signée en 2011 par la Gendarmerie nationale et le conseil national des missions locales, afin de susciter des candidatures supplémentaires aux postes de gendarmes adjoints volontaires et de promouvoir ainsi l’accompagnement des jeunes de 16 à 25 ans vers l’emploi.

Par ailleurs, un partenariat a été mis en place entre l’École des officiers de la Gendarmerie nationale et des lycées de Melun, reposant sur le tutorat d’une quinzaine de lycéens de seconde, première ou terminale afin de les encourager à poursuivre des études supérieures et de contribuer ainsi à la diversité du recrutement dans les grandes écoles.

Outre ces dispositifs institutionnels, le département du recrutement et de l’égalité des chances de la DRCPN a, de son côté, monté deux actions originales. En partenariat avec la Fédération française de judo, 150 jeunes des quartiers défavorisés sont accueillis chaque année au sein des écoles de police pendant trois jours. Encadrés par des professeurs de judo qualifiés et des sportifs de haut niveau, ils y élaborent un préprojet professionnel. L’objectif est de permettre la rencontre de jeunes judokas et d’élèves policiers autour de valeurs communes comme la solidarité, le contrôle de soi, le goût de l’effort, le respect des valeurs morales et des règles. Ces journées intitulées « Ensemble pour un avenir citoyen » constituent également un moment privilégié pour donner confiance à ces jeunes et leur faire découvrir les métiers et les techniques de la Police nationale.

La seconde action s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec le Groupe Randstad. Depuis 2005, une centaine de jeunes demandeurs d’emploi sont accueillis chaque année pour un stage de cinq jours en immersion dans une école de police. Ces journées « Sécurité et citoyenneté » leur permettent de découvrir les métiers de la sécurité publique ou privée et de recevoir une aide méthodologique à l’élaboration d’un CV, et peuvent susciter d’éventuelles vocations. 2 976 jeunes ont bénéficié de cette action depuis sa création.

Dans les régions, certaines démarches pour favoriser la diversité méritent également d’être mentionnées. Ainsi, dans les Bouches-du-Rhône, la DDSP et le centre départemental des stages et de la formation organisent des stages d’observation au sein des services de police pour des étudiants et lycéens. Par ailleurs, le centre des loisirs jeunes de la Police nationale (CLJPN) accueille régulièrement sur une plage marseillaise de nombreux jeunes de collèges des quartiers difficiles de Marseille, ainsi que des jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Ces actions entendent favoriser le dialogue entre les jeunes et la police et permettre à certains d’entre eux de trouver leur voie professionnelle.

La direction de zone des CRS de Metz a initié, quant à elle, deux actions originales en faveur de l’égalité des chances. La réfection de la caserne Serret a permis de monter un chantier d’insertion employant 24 jeunes sans qualification. À la fin du chantier, 70 % d’entre eux ont trouvé un emploi. Le regroupement de plusieurs services de CRS sur un même site a également été mis à profit pour créer un internat d’excellence qui accueillera, dans le cadre de la promotion de l’égalité des chances, 300 élèves. De nombreuses installations seront communes, à l’instar du service de restauration, pris en charge par la CRS 30.

Le groupement de gendarmerie de la Nièvre, lui, accueille des élèves de 3e, par groupes de 8 à 10, pour des stages de trois jours. La plupart de ces élèves viennent de collèges situés en ZUS. L’objectif est de leur faire découvrir les missions et les activités de la gendarmerie, de modifier leur perception de l’institution, de changer leur rapport à la loi, et de susciter des vocations.

En Haute-Saône, le groupement de gendarmerie a permis à des jeunes d’un centre éducatif du ministère de la Justice de participer à l’organisation de l’arrivée d’une étape du Tour de France, comme « signaleurs ». Ces adolescents ont pris leur mission à cœur, et l’opération, baptisée « Vis ma vie de gendarme », a été un succès. Non seulement cette réussite les a valorisés, mais l’image du centre éducatif s’en est trouvée améliorée.

En Île-de-France, la préfecture de police de Paris, les services de police des départements de grande couronne et la PAF de Roissy accueillent 150 ADS par an, venant de milieux défavorisés des cinq départements d’outre-mer. Ces jeunes bénéficient d’un contrat pluriannuel d’ADS, d’une formation initiale, et d’un hébergement, avec l’appui des préfectures.

Dans les Yvelines, la DDSP a souhaité mener une campagne intensive d’information sur le terrain, en partenariat avec Pôle Emploi, afin de faire connaître les métiers de la police, et plus spécifiquement le dispositif ADS, l’objectif étant de dynamiser leur recrutement dans le département, en s’adressant à un public jeune, en difficulté, et en majorité issu de quartiers sensibles.

Enfin, en janvier 2012, une convention nationale a été signée par la Gendarmerie nationale avec Pôle Emploi et déclinée dans les régions et les groupements afin de coordonner les procédures et les actions de recrutement. Elle prévoit notamment l’organisation de réunions d’information et la participation à des forums à destination d’un public souvent jeune et en recherche d’emploi.