Gestion de crise : Les préfectures et Météo-France en web-conférence

météo
1 juillet 2011

L'expérimentation des échanges en "web-conférence", en cas de crise, entre les centres opérationnels, les préfectures et Météo-France, sera opérationnelle cette année et généralisée d'ici 2013.


En 2009 et 2010, Météo-France et le ministère de l'Intérieur ont expérimenté, avec les centres opérationnels zonaux et les préfectures de la Drôme, du Gard, de l'Hérault, de la Manche, du Tarn et la Haute-Vienne, un système de web-conférence où l'organisme français de météorologie apportait son expertise en cas d'événements graves d'origine climatique ou pour lesquels les conditions météorologiques peuvent être aggravantes.
Ces expérimentations ayant été jugées positives, Météo-France, et le ministère de l'intérieur ont souhaité mettre ces dispositifs en service opérationnel à partir du deuxième trimestre 2011, puis les généraliser.

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Une des missions essentielles de Météo-France est de contribuer à la sécurité des personnes et des biens, rappelle Béatrice Charpiot, déléguée départementale Météo-France de la Drôme et de l'Ardèche, participant à l'expérimentation. Dans ce cadre, nous nous sommes attachés à développer des outils de communication et de présentation de la situation météorologique qui nous permettent d'intervenir auprès des centres opérationnels zonaux (COZ) et départementaux (COD) avec une efficacité accrue, dans des délais très brefs et en restant au sein de notre environnement de travail habituel. Ces outils permettent de présenter la situation météorologique en s'appuyant sur des informations graphiques et de répondre “en direct mais à distance” aux interrogations des autorités.

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Ce système est basé sur le déploiement d'un site Internet dédié. "En cas de crise, l'expert de Météo-France nous communique, ainsi qu'aux différents participants, les coordonnées de ce site, le code d'accès et le mot de passe, ainsi que le numéro de téléphone de la téléconférence associée", explique pour sa part David Antoine, chef du service interministériel de défense et de protection civiles (SIDPC) de la Drôme, utilisateur de cet outil.  

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Dès que nous sommes tous connectés, l'expert fait son exposé par téléconférence et répond à nos questions en s'appuyant notamment sur les informations graphiques des extranet zonaux de crise créés en 2008, et présentées grâce à l'outil de web-conférence. Le système permet d'annoter les cartes présentées et de les sauvegarder pour rediffusion par les utilisateurs si nécessaire. 

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À noter que le fonctionnement du système ne nécessite, pour les préfectures, qu'une ligne téléphonique, un accès Internet et, pour plus de confort, un vidéoprojecteur pour partager au sein du COD ou du COZ la présentation de l'expert météo.
Pour la déléguée départementale Météo-France de la Drôme et de l'Ardèche, "ce dispositif permet d'effectuer une présentation complète dans des délais très brefs, surtout lorsque les centres météorologiques sont éloignés des préfectures". En effet, sans exclure la présence d'un expert en cellule de crise lorsqu'elle est possible, il donne la possibilité de présenter et de commenter à distance, de manière interactive, des produits graphiques, "ce qui constitue un progrès sensible par rapport à de simples exposés oraux". Il permet aussi de répondre à plusieurs interlocuteurs en même temps. Enfin, l'expert demeure dans son environnement de travail, au plus près des données rafraîchies en temps réel, et peut ainsi continuer à surveiller l'évolution observée et prévue de la situation météorologique, et provoquer, si nécessaire, une conférence dès que des éléments nouveaux le justifient.

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L'objectif pour cette année est de rendre opérationnel cet outil dans toutes les zones de défense et de sécurité et tous les départements qui l'ont déjà expérimenté, ainsi que dans les départements dont les centres départementaux de Météo-France fermeront en 2012 (Ain, Aisne, Allier, Aude, Aveyron, Corrèze, Côtes-d'Armor, Creuse, Eure, Eure-et-Loir, Meuse, Seine-et-Marne, Vosges, Territoire de Belfort, ainsi que Finistère (CDM à Brest, mais fermeture de la station de Quimper).),

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explique David Antoine. Les déploiements seront ensuite généralisés aux autres départements, en 2012, voire 2013 si nécessaire. Chaque déploiement sera précédé d'une action préalable de formation de tous les utilisateurs potentiels de l'outil. Pour les préfectures qui n'ont pas participé aux expérimentations, une présentation aux services concernés sera réalisée avant mise en oeuvre.
Ce n'est qu'une fois ces actions réalisées qu'il sera indiqué au préfet que le dispositif devient opérationnel pour son département ou sa zone. Parallèlement, le contenu et la présentation des informations graphiques intégrées aux sites extranet zonaux de crise seront améliorés et enrichis.