Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 23 juillet 2013

23 juillet 2013

Mardi 23 juillet 2013, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a répondu à une question du député Jacques Myard, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale.


Jacques Myard, député UMP des Yvelines

Monsieur le Premier ministre, je souhaite vous interroger sur les très graves évènements de Trappes. Mais tout d'abord, avec tous les députés UMP, je veux rendre hommage aux hommes et aux femmes de la police nationale qui font appliquer les lois de la République dans des conditions très difficiles, Monsieur le Premier ministre, si je m'adresse à vous, c'est que ces évènements inadmissibles dépassent le seul cadre de la sécurité. En effet, ils sont survenus après d'autres faits similaires dans la région lyonnaise et après l'agression perpétrée le 25 mai dernier contre un militaire à La Défense avec la volonté de tuer. En 2009, sous la présidence d'André Gerin, apparentée au Parti Communiste et au-delà des clivages politiques, la mission d'information sur le voile a considéré que le voile intégral constituait une atteinte directe et inadmissible à la dignité de la personne et n'avait pas sa place en France, comme le rappelle à juste titre Elisabeth Badinter, il n'a jamais existé dans notre civilisation ou dans notre culture d'habit du visage, le voile intégral est une rupture, une violation de la volonté du vouloir vivre ensemble, la négation même de l'égalité homme-femme, d'où la loi votée à une très grande majorité le 20 octobre 2010. Si nous cédons sur ce point,  monsieur le Premier ministre, nous donnerons raison à ceux qui veulent appliquer leur loi intégriste, la charia, au mépris des lois de la République. Monsieur le Premier ministre, quelle mesure comptez-vous prendre pour mettre un terme au poison des dérives communautaristes ?

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur

Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur Myard. Les faits qui se sont déroulés à Trappes sont des faits inadmissibles. La prise à partie d'un commissariat, de bâtiments publics, de mobiliers urbains, ce sont des faits qui méritaient une réponse ferme de l'Etat, cette réforme, cette réponse est venue, elle était nécessaire et aujourd'hui l'ordre sur cette ville a été rétabli. Nous avons évidemment suivi avec le Président de la République et le Premier ministre le déroulement de ces faits, avec Benoît Hamon, élu de cette ville qui était présent, avec votre collègue député Jean-Philippe Mallet, avec le maire de la ville que je veux saluer parce qu'il représente des habitants et l'immense majorité des habitants de ces quartiers populaires qui n'acceptent pas cette violence, et je veux le rappeler parce qu'il est très important qu'il n'y ait aucun amalgame, les habitants de ces quartiers populaires veulent vivre en sécurité et en tranquillité, ils nous l'ont dit. Enfin, Monsieur le Député, la seule réponse dans ce domaine comme dans bien d'autres c'est l'application de la loi, c'est l'application de la loi républicaine, dans ces moments difficiles pour notre pays, crise économique ou crise de confiance…
Il y a une seule réponse : c'est la loi, et pour vivre ensemble – et je veux le rappeler à chacun – il y a une valeur inestimable et cette valeur c'est la laïcité et la laïcité, elle s'applique par la loi et la loi qui interdit le voile intégral c'est une loi émancipatrice, c'es tune loi qui permet la libération de la femme, c'est une loi qui permet l'égalité entre la femme et l'homme, c'est une loi qui permet de se battre contre tous les fondamentalistes. Alors oui, c'est la loi la laïcité et la République elle est partagée, Monsieur le Député, par tous.