17.05.2010 - Inauguration de la caserne de gendarmerie de Clermont (60)

17 mai 2010

Discours de M. Brice HORTEFEUX, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales - Clermont, Oise


- Seul le prononcé fait foi -

Monsieur le préfet,
Monsieur le directeur général de la gendarmerie nationale,
Monsieur le député,
Monsieur le président du conseil général,
Monsieur le maire de Clermont,
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux d'inaugurer, aujourd'hui, avec vous, la nouvelle caserne de la compagnie de gendarmerie de Clermont et ce, pour trois raisons essentielles.

Je suis heureux, tout d'abord, de découvrir le Clermont « oisien » puisque jusqu'ici, j'étais plus habitué, il faut bien le dire, au Clermont auvergnat...

Je suis heureux, aussi, d'inaugurer, en tant que ministre de tutelle des gendarmes de France, une nouvelle caserne, tout simplement parce que celle-ci va contribuer à améliorer vos conditions de vie et celles de vos familles.

Je suis heureux, enfin, d'avoir, une nouvelle fois, l'occasion de rendre hommage à la gendarmerie nationale qui, ici, dans l'Oise, mais aussi partout en France, et même à l'étranger, contribue, avec les femmes et les hommes de la police nationale, à assurer la sécurité de nos concitoyens.

Je tiens tout particulièrement à saluer les familles, qui accompagnent, au quotidien, la vocation des gendarmes. Je leur adresse toute mon estime et toute ma reconnaissance. Je sais à quel point les gendarmes doivent être disponibles, de jour comme de nuit, pour nos concitoyens. Je sais aussi qu'ils accomplissent une mission difficile, parfois au péril de leur vie.

Le nom que votre compagnie a souhaité donner à cette nouvelle caserne en témoigne : le destin tragique du gendarme auxiliaire Stéphane CHRIST, fauché par les balles de plusieurs malfaiteurs au péage de Senlis le 31 août 1996, alors qu'il n'avait que 22 ans, illustre le risque inhérent à vos missions. Je m'associe pleinement à l'hommage que vous avez voulu lui rendre en proposant de donner son nom à votre caserne.

I. Cette nouvelle caserne est une illustration de plus de la politique que nous menons depuis 2002 : depuis plusieurs années, l'Etat s'est, en effet, engagé, en partenariat avec les collectivités locales, dans une vaste campagne de rénovation du parc immobilier de la gendarmerie nationale.

(1) Nous avançons avec un principe simple : les conditions de vie des gendarmes et de leur famille doivent être à la hauteur de l'exigence de la mission qui leur est confiée.

Les gendarmes sont dans une situation particulière par rapport aux policiers : en effet, pour être en mesure d'exercer leurs missions à tout moment et en tout lieu de leur zone de compétence, ils ont l'obligation d'occuper un logement qui leur est concédé par l'Etat.

Si nous voulons qu'ils puissent travailler sereinement, nous devons leur garantir des conditions de vie optimales.

(2) C'est désormais le cas, ici, avec cette nouvelle caserne.

Je tiens, tout d'abord, à remercier les deux initiateurs de ce projet de reconstruction d'un casernement moderne : vous, d'abord, Edouard COURTIAL, député de l'Oise, qui vous êtes mobilisé, dès 2002, pour soutenir ce projet ; mais aussi Jean-François MANCEL, président du Conseil général jusqu'en 2004, qui a pris la décision de l'inscrire, en 2003, au programme des investissements immobiliers de la collectivité départementale.

Je tiens, aussi, à remercier le Conseil général de l'Oise, qui a été le maître d'ouvrage de cette très belle réalisation. Le conseil général a assuré le financement et la construction de cette nouvelle. En contrepartie, l'État a versé une subvention couvrant une partie des travaux et verse, comme locataire de cet ensemble immobilier, un loyer annuel qui sera fortement réévalué à compter de la dixième année de location.

Cette réalisation regroupe à la fois :

  •  les locaux de service de la compagnie et de la brigade motorisée de Clermont ;
  •  mais aussi 62 logements pour les officiers et sous-officiers ;
  •  et 14 studios d'hébergement des gendarmes adjoints volontaires.

(3) Ces efforts pour rénover le parc immobilier de la gendarmerie, nous ne les accomplissons pas seulement ici, nous les effectuons partout en France.

Sur l'ensemble de l'année 2009, ce sont, ainsi, 2 900 nouveaux logements qui ont été livrés.

En 2010, plus de 2 300 livraisons sont prévues, ainsi que 2 000 mises en chantier.

Contrairement à ce que je peux entendre parfois, il n'y a donc pas, pour la construction des casernes de gendarmerie, de désengagement coupable de l'État, mais plutôt un partenariat État/collectivités locales profitable à tous.

Un partenariat qui profite notamment au maître d'ouvrage. Par exemple, pour cette nouvelle caserne, le Conseil général est certain, à moyen terme, d'amortir son investissement et, à long terme, de dégager une nouvelle recette pour son budget propre. Ce nouvel ensemble fera partie des actifs du patrimoine immobilier du département et pourra être considéré, à ce titre, comme un investissement d'avenir.

Vous le voyez, au-delà des clivages partisans et des arguties budgétaires, tout le monde sort gagnant d'une telle politique : l'État, les collectivités, les gendarmes eux-mêmes, et surtout, nos concitoyens.

II. Pour mieux assurer la sécurité partout et pour tous, nous accompagnons cette modernisation des infrastructures d'une réorganisation de nos forces de sécurité intérieure.

(1) Vous le savez, la loi du 3 août 2009 a pleinement intégré la gendarmerie nationale au ministère de l'intérieur.

Il n'était, en effet, pas envisageable de réaliser un grand ministère moderne de la sécurité intérieure sans y inclure les 100 000 hommes et femmes qui composent la gendarmerie nationale.

Naturellement, tout changement suscite des interrogations, et c'est bien légitime. Mais laissez-moi vous rassurer : je veille, chaque jour, sous l'autorité du Président de la République et du Premier ministre, à ce que cette réforme essentielle pour notre pays s'opère dans un souci de complémentarité, d'équilibre et dans le strict respect de l'identité militaire de la gendarmerie nationale.

La gendarmerie a parfaitement trouvé sa place au sein du ministère de l'intérieur. J'ai toute confiance dans le nouveau directeur général de la gendarmerie nationale, le Général Jacques MIGNAUX, pour qu'il assure toute la pédagogie nécessaire afin de répondre aux interrogations et de dissiper les malentendus qui ont pu circuler ici et là, tentant de relayer de fausses informations.

(2) Ce rapprochement est essentiel pour nous tous, puisqu'il nous permettra de relever un véritable défi : le développement de synergies entre nos deux forces de sécurité.

Concrètement, des synergies logistiques ont, d'ores et déjà, été créées, au travers :

  •  du passage de marchés en commun ;
  •  du partage de l'utilisation de matériels lourds ou spécialisés ;
  •  et de l'entretien de certains équipements.

Parallèlement, des synergies opérationnelles ont également déjà permis de mettre en place les GIR qui remportent de très bons résultats, mais aussi des centres de coopération policière et douanière, ou, plus récemment, les cellules anti-cambriolages que j'ai décidé de créer il y a quelques mois et grâce auxquelles nous sommes parvenus à faire baisser à nouveau le nombre de cambriolages.

Mais nous devons aller encore plus loin. C'est pour cela que des actions communes concrètes sont actuellement mises en œuvre dans des domaines comme le renseignement, la sécurité routière, les forces d'intervention et la coopération internationale.

Toutes ces actions ne sont pas pour rien dans les bons résultats que nous obtenons sur le terrain, et qui ont fait que 2009 a pu être la 7ème année consécutive de baisse de la délinquance globale en France.

La construction de cette nouvelle caserne de gendarmerie est, certes, une belle opération immobilière dont chacun peut ici être fier.

Mais à travers cette caserne que j'ai tenu à venir inaugurer aujourd'hui, c'est l'État qui vous adresse, aujourd'hui, un double message :

- un message de reconnaissance, d'abord, pour la qualité du travail effectué par les gendarmes et pour le courage des familles qui les épaulent au quotidien ;

- un message de confiance, ensuite, tant les missions à accomplir sont encore nombreuses pour assurer la tranquillité de nos concitoyens.

La lutte contre la délinquance est un combat permanent. Et dans ce combat, je sais pouvoir compter sur chacun de vous.