La traite des êtres humains en France - le profil des victimes accompagnées par les associations en 2022

11 octobre 2023
Une TEH

Résumé : 

La Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) et le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) publient conjointement les résultats de l’enquête annuelle sur les victimes de traite des êtres humains accompagnées par les associations en France. Ce travail s’inscrit dans le cadre de la mesure 8 du plan d’action national contre la traite des êtres humains : « Pérenniser l’enquête sur les victimes de traite des êtres humains suivies par les associations ».

La traite des êtres humains est un phénomène criminel transnational complexe à saisir statistiquement en raison de la vulnérabilité et de la précarité des victimes, qui sont également souvent sous l’emprise des réseaux d’exploiteurs. La collecte de données auprès d’associations d’aide aux victimes complète et enrichit l’état des lieux, partiel, issu de la délinquance enregistrée par les services de police et de gendarmerie.

En 2022, près de 3 000 victimes de traite des êtres humains ont été accompagnées par 72 associations. Parmi elles, 319 ont été exploitées uniquement à l’étranger, par exemple lors de leur parcours migratoire vers la France. Ainsi, 2 675 victimes ont été exploitées au moins en partie en France.

Comme lors des éditions précédentes, les victimes d’exploitation sexuelle représentent la majorité des victimes (76 %) en 2022, une grande partie des associations répondantes accompagnant ce type de victimes. D’autres formes d’exploitation sont également détectées par les associations : 15 % des personnes accompagnées sont victimes d’exploitation par le travail, 7 % de contrainte à commettre des délits, 2 % de mendicité forcée et moins d’1 % d’autres formes d’exploitation.

Les profils de ces victimes diffèrent selon les formes d’exploitation subies : majoritairement des femmes pour l’exploitation sexuelle et des hommes pour l’exploitation par le travail hors domestique ; principalement des mineurs pour les victimes de contrainte à commettre des délits. Les conditions d’exploitation varient selon les formes d’exploitation, notamment les liens avec les exploiteurs : les victimes d’exploitation domestique le sont souvent par des personnes de leur entourage proche tandis que les victimes d’exploitation sexuelle le sont généralement par des réseaux criminels.

Une attention particulière a été portée dans cette septième édition de l’enquête aux mineurs, qui représentent 16 % de l’ensemble des victimes (+97 % par rapport à l’édition précédente). Deux tiers d’entre eux sont des filles (66 %), principalement d’origine française, davantage victimes d’exploitation sexuelle ; et les 34 % restant sont des garçons, de nationalités étrangères (Afrique ou Europe de l’Est), majoritairement victimes de contrainte à commettre des délits. Ces jeunes demeurent particulièrement vulnérables face aux exploiteurs. Parmi ces mineurs suivis par les associations, 36 % étaient potentiellement des mineurs non accompagnés.

En 2022, les associations n’ont quasiment pas constaté de changement dans leurs activités à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ceci peut s’expliquer par la mobilisation de la France pour prévenir les risques de traite dans ce contexte de guerre, ainsi que par les conditions favorables d’accueil des réfugiés limitant leur vulnérabilité administrative. Bien que le manque de recul sur le conflit ne permette pas d’estimer un nombre précis de victimes concernées, des situations préoccupantes pouvant dissimuler de la traite ont toutefois été détectées par des associations.

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La traite des etres humains en France - Le profil des victimes accompagnees par les associations en 2022

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Donnees_Enquete_Traite_des_etres_humains

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